Voici un texte que j'affectionne particulièrement et que chaque nouvel(le) initié peut lire pour mieux comprendre cette voie.
(Texte De Samaële pour Mélusine)
« Etre Sorcière ce n’est pas « sentir le soufre ».
Une Sorcière est le plus souvent parfumée d’une note fleurie portant « sa griffe ».
Bouquet de fleurs et de plantes mystérieusement distillées à la Saint-Jean.
Imaginer la Sorcière en « créature de rêve », serait aussi absurde que de la voir
« créature sordide, édentée, et mal attifée ».
A tout âge, quelle soit femme des villes ou femme des champs, une Sorcière est
toujours belle.
Une Sorcière a le cœur et l’esprit bien au-delà des nuages mais ses pieds sont
solidement attachés à la Terre.
Une Sorcière fait des gâteaux aux parfums d’ambre et de cannelle.
Une Sorcière sait soigner la patte et le cœur d’un chat malade ou abandonné.
Une Sorcière s’endort la nuit dans la rivière d’un lit plein des senteurs musquées de
l’Amour.
Une Sorcière ne s’amuse pas à envoûter, elle est toujours bénéfique.
Mais elle peut et doit agir parfois avec sévérité. Elle le fera toujours avec sérénité, et
rejettera la haine.
La Connaissance n’étant pas transmissible, la Sorcière s’accomplira seule. Elle n’a
pas de « Maître humain » mais des guides ou des amies placés sur son chemin de vie.
Etre Sorcière commence par un désir de le devenir, et un choix définitif dans l’enfance
ou l’adolescence. Dans l’âge adulte ce sera et sans relâche, une recherche spirituelle et
humaine.
Une Sorcière se « peaufinera » pour s’accomplir jusqu’au dernier jour.
Etre Sorcière c’est être libre. Sa première action sera donc d’apprendre à se libérer.
Etre Sorcière en cette fin de XXème siècle, c’est être, et de toutes ses forces,
gardienne d’un feu que beaucoup voudraient à jamais voir éteint.
Une Sorcière invoque seule et sans le « secours » d’un prêtre, serait-il païen ! Les
prêtres sont faits pour ceux qui sont incapables de s’adresser eux?mêmes aux Dieux.
Une Sorcière ne croit pas car croire c’est douter. Une Sorcière sait ou ne sait pas.
Etre Sorcière, c’est savoir que celui qui est son Dieu est là présent en elle, à côté
d’elle.
De tout acte négatif une Sorcière tirera un enseignement afin qu’il devienne un acte
positif.
Une Sorcière ne saurait éprouver des sentiments de culpabilité. La culpabilité étant
semeuse de désordres névrotiques et de malheurs.
Une Sorcière ne saurait être jalouse ou envieuse de ses soeurs pour lesquelles elle
n’éprouve que des sentiments de respect et de tendresse.
Etre Sorcière c’est se sentir totalement femme accordée à la grande musique
du monde.
Etre Sorcière c’est avoir parfois le merveilleux et combien douloureux privilège de voir
les autres.
Une Sorcière est souvent trahie par ces même autres. Mais être Sorcière, c’est
l’oublier.
Etre Sorcière, c’est parfois pleurer des larmes de lumière qui féconderont la Terre.
Une Sorcière ne croit pas au diable, celui-ci n’étant qu’une invention chrétienne, elle ne
fait qu’en rire.
Etre Sorcière c’est ne pas se regarder « par le petit bout de la lorgnette » mais de
comprendre.
Une Sorcière ne doit pas mépriser, car être Sorcière c’est se rappeler que personne
n’est digne du mépris sur la Terre.
Etre Sorcière c’est donner ce qu’il y a de plus beau à ce qu’elle pudiquement et avec
amour elle nomme « Sa Maison des Dieux ».
Une Sorcière mettra peut-être des semaines avant d’acheter l’Athamé le plus beau.
Une Sorcière fera parfois plusieurs milliers de kilomètres, parce qu’elle sait qu’au bout
de sa route elle trouvera l’arbre sauvage et magnifique qui lui donnera la branche qui
deviendra Baguette.
Etre Sorcière c’est aussi apporter des offrandes à l’Autel.
Etre Sorcière c’est être fidèle aux enchanteurs rendez-vous de la Lune.
Etre Sorcière, c’est apprendre à se méfier des mots-piégés, des mots-prisons.
Etre Sorcière, c’est apprendre à dire « Déesse, Mère, Lune de Cristal, toujours
renouvelée en ton manteau d’argent. O Ma Mère ».
Etre Sorcière, c’est enfoncer chaque soir un clou d’étoile dans le velours de la nuit.
Etre Sorcière, c’est créer des Sabbats illuminés, aux senteurs de pommes et de cire
d’abeille.
Etre Sorcière, c’est aussi méditer entre les falaises de pourpre et d’ivoire de
Cernunnos se faisant Calice de vin chatoyant, embaumé de verveine.
Pour lui, l’humain, être Sorcière c’est devenir sexe violon à l’archet accordé.
Etre Sorcière, c’est aussi recouvrir son désir sous un manteau de neige.
Pour lui, l’humain endormi dans le temps, être Sorcière c’est être accoucheuse du ciel
et de la terre réunis dans l’espace et le temps. »